Le hasard fait bien les choses. C'est ce qu'on se dit en lisant l'histoire de la cohabitation de Noémie, Gisèle et Victor !
Ça fait quelques semaines seulement que Noémie s’est installée chez Gisèle et Victor, et pourtant le lien est déjà bien établi, les habitudes prises… Ils dînent ensemble chaque soir puis s’installent devant le journal télévisé et commentent l’actualité. « On ne pouvait rêver mieux ! » déclarent Gisèle et Victor, 85 et 83 ans.
L’histoire de ce rêve devenu réalité commence par un heureux hasard. Noémie, enseignante en activité physique adaptée âgée de 24 ans, a trouvé un contrat de quelques mois dans le service soins de suite et réadaptation à l’hôpital de Saint-Nazaire. Elle rencontre des difficultés à trouver un logement à proximité et, par dépit, en arrive à contacter un camping, à 25mn de route.
Après un temps d’échange, la personne au téléphone lui dit « j’ai une solution plus adaptée pour vous : mes parents ! ». Il s’agissait de la fille aînée du couple. C’est elle qui avait contacté Le temps pour toit quelques temps plus tôt, après avoir découvert l’association dans la presse, alors que ses parents étaient fragilisés par des problèmes de santé. Elle avait vu dans la cohabitation une solution pour qu’ils restent chez eux dans des conditions rassurantes et agréables. Il s’agissait en effet de pouvoir compter sur une personne pouvant alerter les secours en cas de chute de sa mère par exemple, ou encore pour maintenir un lien stimulant avec le couple (jeux, échanges…).
A la suite de cette première prise de contact, l’association a pris le relais et s’est occupée de créer le cadre adapté et sécurisant de leur cohabitation.
Et depuis, tout se passe bien. Le trio apprend à vivre ensemble. Gisèle est une femme cultivée et curieuse, qui aime lire et sortir au cinéma et au théâtre. Elle aime être en contact (elle a été bénévole dans plusieurs associations), bouger et surtout rigoler ! Victor est plus réservé, il se décrit lui-même comme étant « sauvage ». Il aime sa tranquillité et surtout… il aime jardiner.
Tous deux sont très différents et liés par une grande complicité. Ils ont formé ensemble une grande famille : 3 enfants, 8 petits-enfants, 8 arrière-petits-enfants et 6 arrière-arrière-petits-enfants ! 5 générations qui se côtoient, qui dit mieux ?!
Justement, ils considèrent Noémie comme un membre de leur famille. « C’est comme notre fille ! » dit Gisèle, ou plutôt comme « notre arrière-petite-fille ».
Pour Noémie aussi, la cohabitation est très bénéfique. Elle est heureuse de pouvoir compter sur son co-habitant et de savoir qu’on l’attend le soir. Et puis elle aime rendre service et se sentir utile. Elle avait déjà été logée par un couple de personnes âgées lors de ses études à Angers, avec lequel elle est toujours en contact.
Avec Gisèle et Victor, Noémie se montre pleine d’attentions et respectueuse de leur rythme. Elle veille à ce qu’ils gardent de l’autonomie, en étant là et en faisant avec eux et non pas à leur place. Et puis, régulièrement, elle leur « prête ses yeux » comme le dit Gisèle, ne serait-ce que pour leur lire le programme de cinéma et les aider à choisir leur séance.
Et le plus qui colore les journées de Gisèle, c’est le petit mot que laisse Noémie chaque matin à leur attention sur la table de la cuisine…
Au-delà d’une solution de logement et d’une présence rassurante, la cohabitation c’est la possibilité de faire une rencontre authentique et, qui sait, d’avoir un coup de cœur, comme pour Gisèle, Victor et Noémie.