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(Ré)apprendre à vivre ensemble n’est-il pas devenu une nécessité ?

(Ré)apprendre à vivre ensemble n’est-il pas devenu une nécessité ?

Dans un contexte de crise sanitaire, au sein d’une société souvent individualiste, vivre ensemble en réinventant de nouvelles formes de solidarité semble devenir indispensable. Cette nécessité, l’association Le temps pour toit y travaille depuis plus de 15 ans en repensant le lien entre les générations à travers la cohabitation. Au moment où les demandes de logement de jeunes pour septembre arrivent, Le temps pour toiT invite chacun à envisager la cohabitation pour soi-même, pour ses parents, ses voisins…

A l’aube d’un changement culturel ?

Le confinement et la distanciation physique ont réveillé des solidarités parfois oubliées, entre voisins, amis, au sein de la famille, avec les grands-parents. Ainsi Gisèle, 67 ans, hébergeur à l’association, nous confiait : “Je n’ai jamais eu autant d’appels que pendant le confinement ! L’été quand je suis toute seule, il n’y a pas autant de personnes qui s’inquiètent… »

Chacun a pu être ramené à sa propre relation à l’isolement : pour ne plus être seuls les étudiants ont quitté leur studio pour rentrer chez leurs parents, certains ont tissé des liens avec leurs voisins de balcons, d'immeuble ou de quartier... Et si cette période avait permis de mieux comprendre les personnes, âgées ou non, qui font face à l’isolement toute l’année ?

L'entraide entre les générations : une nécessité aujourd'hui

À l’association Le temps pour toiT, depuis 15 ans, nous entretenons le pari que réunir les générations est bénéfique pour tous. Les seniors ne doivent pas être mis à l’écart. Au contraire, ils sont aujourd’hui plus que jamais, partie prenante de la solidarité en s’investissant dans des associations, en gardant leurs petits-enfants qui ne peuvent pas retourner à l’école… L’entraide entre les générations est devenue une nécessité, nous ne pouvons plus faire sans ! En développant la cohabitation intergénérationnelle, nous voulons faire en sorte que ce nouvel élan de solidarité ne reste pas éphémère, mais bien qu’il s’inscrive dans la durée.

Et si la cohabitation intergénérationnelle devenait un projet de société ?

Dans une cohabitation, la solidarité se vit à travers l’habitat

Pour tous, le domicile a pris une dimension particulière avec le confinement en étant plus qu’un logement dans lequel on rentre le soir. Il est devenu un refuge contre le virus et par extension contre le monde extérieur devenu hostile. Cette bulle, presque hors du temps, n’a pas toujours été bien vécue, notamment pour les personnes seules.

Avec le confinement, plus d'accueil de jour, plus de visites des enfants pour certains...

Là encore, la cohabitation intergénérationnelle a pris sens pour les hébergeurs qui ont partagé ce confinement avec leur hébergé. Pierre, 90 ans, a vu ses habitudes, pourtant si précieuses avec le début de la maladie d’Alzheimer, chamboulées. Ses uniques repères ont été, Sophie, 20 ans qui a vécu le confinement chez lui mais aussi ses aides à domicile qui ont réorganisé leur présence pour les déjeuners et les dîners. Dans certains duos, le confinement s’est vécu de manière séparée, mais la solidarité n’a pas été oubliée. Même s’il s’est mis en place rapidement, nous avons veillé à ce que personne ne soit abandonné pendant cette période : relais familial ou amical pour certains, appels réguliers des hébergés ou de l’association pour d’autres… La distanciation physique était de mise, mais les liens sociaux n’ont jamais été aussi importants ! Nos pratiques de soutien et d’accompagnement, déjà importantes, ont été maintenues et renforcées dans certains cas, en lien avec les familles.

Pour nos hébergeurs, la cohabitation a donc pu constituer une vraie solution préventive puisque l’isolement est un facteur d’accélération de la perte d’autonomie. Pour Marie, hébergeur de 83 ans, “l’association permet de me préparer à ma vie future”. Michèle, 67 ans, témoigne : “l’association pose un cadre, une base, qui permet ensuite de créer une relation, de retirer des choses positives de la cohabitation”. Lors d’une étude menée en mars 2020 auprès de nos hébergeurs, 92% d’entre eux ont déclaré que la cohabitation participait à l’amélioration de leur qualité de vie.

Au moment où les jeunes préparent dès maintenant la rentrée de septembre et cherche une solution de logement sur les agglomérations nantaise et angevine, l’association invite chacun à ouvrir sa porte et à envisager la cohabitation intergénérationnelle.

En développant les liens entre les générations, nous sortirons tous gagnants !

Paroles de Mélanie, Basile, Audrey, Patricia, hébergés :

« C’est une compagnie pour elle, une compagnie pour moi ! »

Mélanie, 18 ans chez Denise, 90 ans

« Ça me permet de m’épanouir encore plus. Et j’ai toujours du contact quand je rentre des cours car y’a pas à dire, la famille ça manque quand on part de chez soi. »

Basile, 19 ans, chez Marie, 84 ans.

« On a fait très vite le marché ensemble et ça nous a permis de mieux nous connaitre l’une l’autre. J’ai été surprise de me sentir à l’aise si vite. Je suis chez moi, mais dans ma deuxième maison ! »

Audrey, 18 ans chez Marileine, 70 ans

« J’ai 59 ans et je vis en cohabitation ! mon hébergeur était rentré en maison de retraite suite à un à coup de santé, quelques semaines avant le confinement. Pendant cette période, nous nous sommes appelées très souvent et je lui ai donné des nouvelles de son jardin… comme si nous étions encore ensemble, mais à distance ! »

Patricia, en cohabitation chez Michèle, 92 ans

À propos de Le temps pour toiT

Depuis 2005, Le temps pour toiT, association loi 1901, met en œuvre la cohabitation intergénérationnelle sur les agglomérations nantaise et angevine. Le principe est simple : il s'agit pour une personne dite « hôte-hébergeur » de mettre une chambre à la disposition d'une autre personne dite « hébergée » (étudiants, salariés en mobilité professionnelle) dans le cadre d'un échange « de temps » et de convivialité contre « un toit ». Cet échange est accompagné et contractualisé par l'association.